09 février 2016

1764 - Dictionnaire raisonné universel d'Histoire Naturelle (Valmont de Bomare)

Jacques-Christophe Valmont de Bomare (1731-1807), naturaliste français, publie en 1764 un Dictionnaire universel d’histoire naturelle.

Valmont de Bomare reprend en grande partie ce qui a déjà été retenu par les précédents compilateurs comme François-Alexandre Aubert de la Chesnaye des Bois (voir ici), mais regroupe de manière pragmatique toutes ses informations dans la même entrée Requin.

Il s'attarde néanmoins plus longuement sur la description des dents du requin (selon l'étude de Hérissant) et sur un "organe particulier jusque là inconnu des naturalistes, qui consiste en un filtre placé entre la pointe du museau et du cerveau" qui servirait à "graisser ou lubrifier la pointe ou la proue avec laquelle ce poisson fend l'eau". La science en percera le mystère dans quelques années et cet "organe" éminemment singulier est maintenant bien connu; il s'agit de l'ampoule de Lorenzini.

L'article dans l'édition de 1775 du Dictionnaire raisonné (ci-dessous) est à deux mots près identique à celui de 1764.







Dans sa nouvelle édition de 1791, on constate quelques modifications et rajouts. La réputation du Squalus carcharias n'y est pas meilleure pour autant, mais on y trouve ici quelques faits intéressants : une observation rapportée d'un probable requin baleine "bien peu affamé", (l'espèce est encore non répertoriée), et un requin pélerin (le très grand) exhibé à Paris en 1788 comme étant une baleine.



La voracité du Carcharias est toujours exaltée avec la même insistance : "(...) ces animaux s'attaquent entre eux avec un acharnement extraordinaire; on leur voit lever la tête et la moitié du corps hors de l'eau, et se porter des coups si terribles que la mer en retentit au loin". Et si l'on reconnait ici un trait caractéristique du requin blanc qui "lève sa tête" hors de l'eau, son portrait oscille toujours entre fascination et effroi : "Tout cet exposé démontre que le requin est un animal cruel et formidable pour l'homme qui sous un ciel brûlant cherche le frais dans le sein des eaux qu'il habite, soit près des côtes, soit à l'embouchure des fleuves".



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