27 février 2016

1788 - Tableau encyclopédique et méthodique des trois règnes de la nature (Bonnaterre)

L'Abbé Pierre Joseph Bonnaterre (1752-1804) naturaliste français, a participé à la rédaction de la partie Ichtyologique du Tableau encyclopédique et méthodique des trois règnes de la nature, une grande collection illustrée traitant de l’histoire naturelle ; plantes, animaux et minéraux, parue entre 1788 et 1792.

Ces différents volumes sont considérés comme des éléments de l’Encyclopédie méthodique (voir ici), même si ils ont été publiés et intitulés différemment avec la contribution de plusieurs auteurs, dont Lamarck et Daubenton.

Bonnaterre y reprend la classification de Linné, tout en la complétant des nouvelles espèces découvertes. Il classe et recense ainsi 31 espèces de requins - toujours appelés Chiens de mer - en fait une brève description et les range dans le troisième genre des poissons cartilagineux. L'illustration du Squalus carcharias, ainsi que celles des autres requins sont reprises d'après le livre de Marcus Bloch.




Tableau encyclopédique et méthodique des trois règnes de la nature consultable sur archive.org 
un peu plus sur Bonnaterre sur ce site

22 février 2016

1787 - Encyclopédie méthodique - Histoire Naturelle

La publication de l'Encyclopédie méthodique démarre en 1782 et s'échelonne jusqu'en 1832. Elle comporte au final 210 volumes (32 volumes pour l'Histoire Naturelle) mettant à contribution plus d'un millier d'auteurs. Elle s'inspire de l'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert tout en essayant de la compléter et d'en améliorer la synthèse.

Dans le tome 3, nous trouvons les poissons cartilagineux.



Page 388, nous trouvons également deux définitions intéressantes.
- Taupe de mer : c'est ainsi qu'on nomme quelquefois le requin.
- Touille : c'est l'un des noms qu'on a donné au requin.


18 février 2016

1785 - Ichtyologie ou Histoire naturelle, générale et particulière des poissons (Bloch)

Le médecin et naturaliste allemand Marcus Elieser Bloch (1723-1799) publie dès 1785 une encyclopédie ichtyologique admirablement illustrée Oekonomische Naturgeschichte der Fische Deutschlands, décrivant les poissons d'Allemagne, suivi d'une deuxième partie Naturgeschichte der Ausländischer Fische sur les poissons des autres régions du monde.


Une édition française parait simultanément en 1785, traduite par Jean Charles Thiébault de Laveaux sous le titre Ichtyologie ou Histoire naturelle, générale et particulière des poissons.

Bloch divise les poissons en trois classes différentes, décrit de nouvelles espèces mais ne cite qu'une petite dizaine de requins. Le requin blanc y est présent sous son nom menaçant de poisson anthropophage, le Menschenfresser, soit mangeur d'hommes. Alors que les illustrations tout en couleurs des autres poissons sont remarquables et anatomiquement assez fidèles, Squalus carcharias perpetue sa légende de créature insaisissable et toujours mal documentée. Il est ici illustré en Chien de mer typique du moyen âge, aux yeux verts, ce qui lui donne plus l'aspect d'une roussette passablement hargneuse qu'un vrai lamnidé.

Bloch le reconnait lui même à la fin de son texte "j'approuve entièrement Klein quand il dit que nous n'avons pas encore eu un bon dessin de ce poisson".











Naturgeschichte der Ausländischer Fische (Berlin 1785) consultable sur archive.org

Ichtyologie ou Histoire naturelle, générale et particulière des poissons (édition française de 1785 traduite par Jean Charles Thiébault de Laveaux) consultable sur archive.org

Histoire Naturelle des Poissons selon Bloch (nouvelle édition française de 1801, réarrangée selon le système de Linné par Castel) consultable sur archive.org


17 février 2016

1780 - Mémoire sur les différentes espèces de Chiens de mer (Broussonet)

Pierre Marie Auguste Broussonet (1761-1807), médecin et naturaliste français, a rédigé un très intéressant Mémoire sur les différentes espèces de Chiens de mer publié en 1780. Il porte à 27 le nombre de requins recensés, les classe, les commente et les décrit avec une clairvoyante prose post-Linnéenne.

Broussonet est assez sévère envers ses prédécesseurs et les anciens naturalistes, et avec une certaine justesse il estime "combien est difficile l'art d'observer et combien une érudition mal entendue peut être nuisible en Histoire Naturelle".

Il projetait la rédaction d'une colossale Ichtyologie, à la manière d'Artedi, et avait présenté en ce sens un plan à l'Académie des Sciences en février 1785. Le nombre des espèces décrites s'élevait à 1200, mais l'ouvrage demeuré manuscrit n'a jamais pu être achevé.


10 février 2016

1765 - Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers (Diderot, D'Alembert)

En 1751 débute la publication de l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers dirigé par Denis Diderot (1713-1784) et Jean Le Rond D'Alembert (1717-1783).

Le Tome 14 (publié en 1765) contient l'entrée Requin.




09 février 2016

1764 - Dictionnaire raisonné universel d'Histoire Naturelle (Valmont de Bomare)

Jacques-Christophe Valmont de Bomare (1731-1807), naturaliste français, publie en 1764 un Dictionnaire universel d’histoire naturelle.

Valmont de Bomare reprend en grande partie ce qui a déjà été retenu par les précédents compilateurs comme François-Alexandre Aubert de la Chesnaye des Bois (voir ici), mais regroupe de manière pragmatique toutes ses informations dans la même entrée Requin.

Il s'attarde néanmoins plus longuement sur la description des dents du requin (selon l'étude de Hérissant) et sur un "organe particulier jusque là inconnu des naturalistes, qui consiste en un filtre placé entre la pointe du museau et du cerveau" qui servirait à "graisser ou lubrifier la pointe ou la proue avec laquelle ce poisson fend l'eau". La science en percera le mystère dans quelques années et cet "organe" éminemment singulier est maintenant bien connu; il s'agit de l'ampoule de Lorenzini.

L'article dans l'édition de 1775 du Dictionnaire raisonné (ci-dessous) est à deux mots près identique à celui de 1764.







Dans sa nouvelle édition de 1791, on constate quelques modifications et rajouts. La réputation du Squalus carcharias n'y est pas meilleure pour autant, mais on y trouve ici quelques faits intéressants : une observation rapportée d'un probable requin baleine "bien peu affamé", (l'espèce est encore non répertoriée), et un requin pélerin (le très grand) exhibé à Paris en 1788 comme étant une baleine.



La voracité du Carcharias est toujours exaltée avec la même insistance : "(...) ces animaux s'attaquent entre eux avec un acharnement extraordinaire; on leur voit lever la tête et la moitié du corps hors de l'eau, et se porter des coups si terribles que la mer en retentit au loin". Et si l'on reconnait ici un trait caractéristique du requin blanc qui "lève sa tête" hors de l'eau, son portrait oscille toujours entre fascination et effroi : "Tout cet exposé démontre que le requin est un animal cruel et formidable pour l'homme qui sous un ciel brûlant cherche le frais dans le sein des eaux qu'il habite, soit près des côtes, soit à l'embouchure des fleuves".



07 février 2016

1759 - Dictionnaire raisonné universel des animaux... (Aubert de la Chesnaye des Bois)

François-Alexandre Aubert de la Chesnaye des Bois (1699-1784) écrivain et compilateur français, a fait paraitre en 1759 un Dictionnaire raisonné universel des animaux, ou le règne animal.

Aubert de la Chesnaye des Bois n'est pas naturaliste et, comme précisé dans la page titre, son ouvrage compile les écrits des naturalistes anciens et modernes, des historiens et des voyageurs. Il y reprend également toutes les erreurs, superstitions et exagérations concernant les requins mais en même temps propose une synthèse assez complète du savoir disponible en ce milieu de 18eme siècle.




Son dictionnaire propose pas moins de quatre entrées concernant le grand requin blanc ; Chien de mer, Lamie, Requin et Tiburon.

Ci dessous les Chiens de mer, et l'extrait concernant notre carcharias, l'espèce "la plus méchante", et dont on apprends que le coeur palpite encore, même quand il est coupé en plusieurs morceaux...



Ci dessous l'entrée Lamie, où l'auteur reprend les observations et écrits des naturalistes, puis Requin et Tiburon.